Dossier thématique Winckelmann

Exposition dossier du 22 au 30 novembre 2018 à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art

Winckelmann et l’histoire de l’art antique
> Winckelmann et la tradition antiquaire
> Rome antique et moderne au XVIIIe siècle
> La vie de Winckelmann
> L’Histoire de l'art antique et sa diffusion en France
> Les autres oeuvres de Winckelmann

Bibliographie
Voir tous les documents
A propos


Document n°11 - Johann Joachim Winckelmann (1717-1768)

Lettres familières de M. Winckelmann.

Amsterdam, 1781, et se vend à Paris, chez Couturier fils, Libraire, quai & près les Grands Augustins, au Coq

Rome, Nella stamperia di Girolamo Mainardi, 1744.

Bibliothèque de l’INHA, cote 8 RES 1905 (1-2)

Branching

2 volumes in -8° (21,5 x 14 cm) Reliure en veau fauve marbré, dos avec titre, nom de l’auteur et tomaison dorés Cachet sur la page de titre du vol. 1 : « Bibliothèque d’art et d’archéologie, 19 rue Spontini, 19 Paris ». Sur la page de titre de chaque volume, une vignette avec la représentation d’une femme qui verse une libation sur le tombeau de Winckelmann, où est posée une guirlande de fleurs. Près de l’autel, à droite, on voit le Torse du Belvédère, flanqué d’un grand vase, derrière lequel on aperçoit un bout de colonne brisée. Derrière l’autel, un grand relief fragmentaire avec deux figures drapées. Frontispice avec le portrait de l’auteur gravé à l’eau-forte à Paris en 1781 par Johann Leonhard Zentner (1761-1802) d’après un dessin d’Angelika Kaufmann (1741-1807) réalisé à Rome en 1764 et reproduisant le portrait qu’elle peignit la même année à la demande du portraitiste zurichois Johann Caspar Füssli (1706-1782), un ami et admirateur de l’antiquaire, aujourd’hui au Kunsthaus de Zurich.


Le vol. I de ces Lettres familières s’ouvre sur la préface, anonyme, du traducteur, qui n’est autre que Hendrik Jansen (voir n° 17 et 21). Elle est suivie de la traduction de l’Éloge de Winckelmann que Christian Gottlob Heyne (1729-1812) avait publié à Leipzig en 1778 et qui fut distingué par le prix de la Société des antiquaires de Hesse-Cassel (p. XI-XXXIV).

On lit ensuite des lettres de Winckelmann au comte de Bünau (1697-1762), dans la bibliothèque duquel, à Nöthnitz, près de Dresde, l’antiquaire avait travaillé de 1748 à 1754 aux côtés de Johann Michael Francke (1717-1775). Les lettres à ce dernier sont répertoriées à partir de la p. 47.

Suivent celles adressées au conseiller Heyne et au jeune baron bavarois Johann Hermann von Riedesel (1740-1784). Ce premier volume s’achève avec les « Remarques sur l’architecture de l’ancien temple de Girgenti en Sicile » déjà publiées en allemand en 1759 dans la Bibliothek der schönen Wissenschaften und Künste de Leipzig (p. 270-292). Exception faite pour la « Notice de ce qu’il y a de plus intéressant à voir à Rome, donnée par M. Winckelmann, en 1766, à MM. Usteri et Von Mecheln, ses amis », notice bilingue, en italien et français (p. 229-246), le vol. II ne contient que des lettres. Il s’agit surtout d’envois aux amis zurichois de l’antiquaire : les peintres Johann Caspar et Johann Heinrich Füssli (1745-1832), le poète et peintre Salomon Gessner (1730-1788), le jeune théologien Leonhard Usteri (1741-1789) et son frère Paul. En particulier, de la correspondance avec L. Usteri, on retiendra deux lettres datées de la Villa Albani, hors la Porta Salaria, des 11 juin et 16 juillet 1763 (p. 101-104), lesquelles témoignent des séjours de Winckelmann dans la magnifique villa-musée du cardinal Alessandro (n° 7), où il disposait d’un petit appartement situé dans la tour. Suivent des lettres au graveur bâlois Christian von Mechel (1737-1817), un élève de Johann Georg Wille (1715-1808), actif à Paris depuis 1736 et l’un des plus importants propagateurs des écrits de Winckelmann en France. L’antiquaire lui écrivit des lettres de Naples et de Rome entre le mois d’avril 1758 et le 10 octobre 1764. Se trouvent encore quelques lettres adressées à des correspondants français. Ainsi, le 27 avril 1767, Winckelmann envoyait de Rome au duc Louis Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (1743-1792) - qui était passionné d’histoire naturelle - un compte rendu de fouilles dans les ruines d’une villa derrière le Monte Testaccio tandis que, dans une seconde missive, il lui faisait état de fouilles fuori porta Latina. Winckelmann fut aussi en contact avec un des protégés du duc, le géographe Nicolas Desmarest (1725-1815). Enfin, on y lit une lettre adressée à Winckelmann de Pise le 3 février 1766 par « Mylord Montagu » - l’excentrique Edward Wortley Montagu (1713-1776) - où il est question des carrières et des monuments en porphyre qu’on pouvait alors voir en Egypte (p. 199-203), et des extraits d’une correspondance avec l’architecte Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) (p. 204-216). L’extrait d’une lettre traduite de Heinrich Füssli au traducteur allemand des Recherches sur les beautés de la peinture et sur le mérite des plus célèbres peintres anciens et modernes de Daniel Webb (Paris, chez Briasson, 1765 pour la traduction française ; Ière édition anglaise, Londres 1760) clôt ce second volume (p. 249-288).

Les lettres du vol. I avaient déjà été publiées en deux volumes à Dresde par l’un des bibliothécaires de la Bibliothèque électorale, Karl Wilhelm Dassdorf (1750-1812), entre 1777 et 1780, et celles du volume II adressées par Winckelmann à ses amis suisses avaient vu le jour à Zurich, chez Orell, Gessner, Füssli & Compagnie, en 1778. Suivirent deux autres éditions françaises de cette correspondance publiées à Yverdon respectivement en 1782 et en 1784.

La bibliothèque de l’INHA possède un autre exemplaire de cet ouvrage (8 Rés 880), mais il présente des problèmes de conservation.

DG

Biblio. : Il sepolcro di Winckelmann 1823, p. 178-180 ; Espagne 1991.