Dossier thématique Winckelmann

Exposition dossier du 22 au 30 novembre 2018 à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art

Winckelmann et l’histoire de l’art antique
> Winckelmann et la tradition antiquaire
> Rome antique et moderne au XVIIIe siècle
> La vie de Winckelmann
> L’Histoire de l'art antique et sa diffusion en France
> Les autres oeuvres de Winckelmann

Bibliographie
Voir tous les documents
A propos


(NON EXPOSÉ) Document n°7 - Giambattista Piranesi (1720-1778)

« Veduta della Villa dell’Emo. Sig. Card. Alessandro Albani fuori di Porta Salaria », 1769-1771.

Bibliothèque de l’INHA, cote Pl Res 13 (16, 17)

Branching

(78 x 56 cm)


Le volume des Vedute di Roma, disegnate ed incise da Giambattista Piranesi, architetto ve[nez]iano, dont est issue cette planche porte un ex-libris doré sur cuir collé au dos du plat de reliure : armes à la devise de l’ordre de la Jarretière « Honi soit qui mal y pense » de George Granville Sutherland-Leveson-Gower (1786-1861), deuxième duc de Sutherland (voir notices n° 1 et n° 8).

Arrivé à Rome de Dresde le 19 novembre 1755, Winckelmann devint membre de l’entourage du cardinal Alessandro Albani (1692-1779) avec la charge de bibliothécaire en juin 1759. Il alla alors vivre au palais Albani alle Quattro Fontane, sur le Quirinal, et commença à fréquenter la Villa Alessandrina, que le cardinal venait de faire bâtir à la campagne et dont les travaux ne s’achevèrent qu’en 1763. Disposant d’un petit appartement dans la tour, où il résidait dans la bonne saison (voir n° 11), il fut en fait le seul habitant de ce lieu extraordinaire car le cardinal n’y venait que pour admirer sa collection de sculptures antiques, se promener dans les jardins ou recevoir des amis et des invités. Les marbres antiques y étaient aussi bien exposés comme dans une galerie - c’était le cas, par exemple, sous le portique du bâtiment principal caractérisé par une façade néo-michélangesque - qu’utilisés comme des éléments du décor intérieur ou des jardins. À son habitude, dans cette planche à l’eau-forte, Piranèse rend ce lieu très vivant en le peuplant de visiteurs et de jardiniers. Quant à Winckelmann, il nous a laissé une description de la villa rédigée en 1761, lorsque les travaux n’étaient pas encore achevés : « La Villa de Son Éminence le cardinal Alessandro située hors la Porta Salaria ressemble encore à un tableau dessiné avec toute la maestria de l’art et avec une grand sens du Beau, mais il lui manque les dernières finitions. Il y a les taches principales et le dégradé des couleurs avec l’harmonie du clair-obscur ; on espère que son grand Maître pourra lui donner ce sfumato des contours et ces ombres délavées qui achèvent la magie du coloris. […] La valeur de cette Villa tient tant au site ouvert et ventilé, à la vue, qui est partout splendide, et aux magnifiques fabriques qu’aux monuments antiques réunis avec un soin infini et avec des dépenses colossales. Ceux-ci sont si bien agencés que je doute qu’on puisse employer un meilleur ordonnancement et une meilleure méthode. […] » (Winckelmann 1986, p. 53). Les collections de la Villa Albani ont nourri un très grand nombre de pages de l’Histoire de l’art dans l’Antiquité et des Monumenti Antichi inediti (voir notices n°15, n°16, n°17, et n°18).

DG

Biblio. : Beck et Bol 1982 ; Bevilacqua 1993.